Interactions des rayonnements électromagnétique dans les chambres à brouillard
Les images ci dessous sont tirés du livre de Bothe, Gentner et Maier-Leibniz, publié en 1940 : the Atlas of Typical Cloud Chamber Images. Elles sont toutes prises dans une chambre à expansion de Wilson sauf mentions contraires.
Effet photoélectrique
La photographie à été prise avec une très faible intensité de rayons X irradiant une plaque de cuivre. Un électron de la couche K d’un atome de cuivre à été éjecté par effet photoélectrique (trace juste à coté de l’écran). Le photon de fluorescence K, émis lors de la réorganisation de la couche K, à extrait du gaz de la chambre un autre électron à une certaine distance de l’écran de cuivre. La longueur de la trajectoire de cet électron permet de calculer son énergie qui correspond bien à l’énergie de la radiation K du cuivre (8 keV).
Création de paires dans le champs Coulombien d’un noyau
La photo ci dessus montre une paire e+-e- créée par la radiation γ qui résulte de la capture de protons par du lithium.
Nota : On pourrait penser que l’image ci dessus montre la collision inélastique d’un électron (venant du haut) sur un noyau. Cependant la perte d’énergie par Bremsstralung lors de la collision avec un angle de diffusion si élevée serait trop importante : le rayon de courbure serait très faible, alors qu’on observe une trajectoire presque en ligne droite sur la photo.
Aux grandes énergies et pour des numéro atomiques élevés, l’absorption des rayons γ se fait presque exclusivement par création de paires. Le cliché illustre ce fait, où seules des paires e+e– (d’ énergie moyenne 100 MeV) sont créées dans l’écran de plomb. On observe aussi une paire crée dans le gaz, sous l’écran, un peu vers la gauche. On note qu’à gauche de la photo (et au milieu), un électron de 250 MeV n’a pas été dévié par la feuille de plomb de très faible épaisseur (un électron de 50 MeV perd environ 0,5% de son énergie en traversant cette feuille).
Left : Two examples of the materialisation of a γ-ray into an electron pair in the Coulomb field of a nucleus in a photographic emulsion. The angle of divergence of the two products (positon and electron) can be linked to the energy of the parent photon. But the angle of divergence of the pairs is subject to wide fluctuations and provides only a very approximate indication of the energy of the parent photon. The separation of the two tracks of a pair results not only from the difference in their initial directions of motion, but also from the scattering of the two particles in traversing the emulsion.
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Création de paires dans le champs Coulombien d’un électron
Ci dessus image rare du processus de création de paires dans le champ d’un électron (production de triplet). Les rayons γ produits par bombardement du fluor avec des protons de 5 MeV entrent dans la chambre par un diaphragme dans la direction indiquée par la flèche.
A propos des gerbes électromagnétiques
A haute énergie (> dizaine de MeV), les photons interagissent presque uniquement par matérialisation en paires e+e– au voisinage des noyaux voire des électrons atomiques. Toujours à hautes énergies, ces particules vont interagir par émission de photon de freinage X (Bremsstrahlung) qui vont eux même interagir par d’autre création de paires. La combinaison de ces deux effets résulte en la formation d’une « gerbe électromagnétique » dès qu’un photon ou qu’un électron pénètre dans un milieu dense.
Gerbe électromagnétique (ci dessus) : dans une chambre à brouillard, des rayonnements gamma très énergétique arrivent sur la gauche de la photo. Ils ne créent pas de traces avant le premier écran car ce sont des particules neutres. Cependant ils interagissement massivement dans le premier écran par création de paire, générant des milliers d’électrons et de positons. Ces particules ont une énergie si élevée qu’il seraient capables de traverser tous les écrans de plomb s’il n’étaient ralentis que par le processus d’ionisation. Les pertes des électrons et positons résulte en grande partie du Bremsstrahlung à haute énergie. Les photons X de freinage de ces particules peuvent à leur tour libérer des électrons secondaires par effet photoélectrique, Compton ou créer d’autres paires si ERayonX>1.02 MeV. La gerbe, constituée uniquement d’électrons et de positons, atteint son maximum d’intensité au niveau du quatrième écran, puis on observe moins de traces par suite de l’absorption des particules dont l’énergie devient de plus en plus faible. La gerbe s’étend jusqu’à ce que les énergies des photons soient inférieure au seuil de création de paire ou lorsque l’énergie des électrons tombe sous le seuil critique Ec où les processus de perte d’énergie par Bremsstrahlung ne sont plus dominant par rapport aux pertes d’énergies par ionisation.
Effet photonucléaire
Quant l’énergie d’un rayon γ dépasse l’énergie de liaison d’une particule dans un noyau, l’expulsion d’un constituant du noyau devient possible. On appelle cet effet l’effet photonucléaire par analogie avec l’effet photoélectrique dans les couches électroniques. Sur la photo ci dessus, les rayons γ d’un bétatron de 100 MeV pénétrent par le bas par une fenêtre de 2,5 cm pratiquée dans un écran protecteur de plomb. Outre de nombreux positons et électrons issus de la paroi, on observe une désintégration d’un noyau probablement d’oxygène ou d’azote, avec émission d’un proton ou d’une particule alpha. On distingue la petite trace du noyau de recul.
Si l’énergie du photon est suffisante, plusieurs particules peuvent être éjectées du noyau comme le montre la figure ci dessus pour l’azote. On observe quatre particules, la trace fine est celle d’un proton, les trois traces épaisses sont celles des particules alpha. les énergies des particules alpha déduites de leurs parcours sont de 3,8 ; 2,4 et 2,5 MeV, celle du proton mesuré par sa courbure dans le champ magnétique, 9,4 MeV. La conservation de l’impulsion et de la masse exige l’émission d’une autre particule, un neutron. La réaction est donc :
La direction et l’énergie du neutron ainsi que l’énergie du photon incident peuvent se calculer à partir de la direction d’émission et de l’énergie des particules grâce à la conservation de l’énergie et de l’impulsion. Le neutron à ainsi une énergie de 2,5 MeV et le photon γ, 41 MeV.
On peut préciser que les rayonnements gamma sont capable d’interagir avec un neutron ou un proton où la réaction produit des pions chargés ou neutre, accompagnée de proton ou de neutron. L’énergie minimale du photon, dans le cas de la production d’un pion positif avec une énergie cinétique de 1,4 MeV est de 152 MeV.